lundi 1 août 2011

L'album du Lundi #16 | John Maus, We Must Become the Pitiless Censors of Ourselves


Ami de longue date d'Ariel Pink avec qui il collabore sur différents projets (Underground et Loverboy), John Maus sortait au début du mois de Juillet son troisième album sur Upset The Rythm, une perle inclassable, synonyme d'expérimentations et de véritable foutoir sonore. 

A l'instar de son acolyte et ancien camarade du Haunted Graffiti, John Maus cultive ce goût immodéré pour l'archaïsme musical tout en prenant un malin plaisir à superposer ses différentes influences, donnant à l'auditeur le sentiment de ne pouvoir dater et classer son oeuvre.
On serait autorisé à parler de Post-Punk, de New Wave ou bien encore de Post Wave, on resterait réducteur et bien loin du compte. Si Ian Curtis et David Bowie semblent être une source d'inspiration majeure pour le songwriter américain, il prend pourtant souvent le contre-pied lui évitant ainsi l'étiquette si tendance à l'heure actuelle de Pop Néo-80s. Certes, l'écho et les réverbérations sont bien présents mais John Maus n'en reste pas là et fait appel à bien d'autres éléments musicaux. Ainsi, on jurerait entendre les premières notes d'un Kraftwerk au début de 'Streetlight' ! Les bidouillages électroniques combinés à la grosse basse sur 'The Cruxifix' et sur 'Quantum Leap' nous feraient presque regretter la disparition du disco italien. 
Professeur de philosophie, c'est sur 'Hey Moon', magnifique ballade teintée de nostalgie, et 'Cop Killer', hymne provocateur aux accents anarchistes, que John Maus laisse exploser tout son talent d'écriture.




Plus direct et frontal qu'un Ariel Pink, John Maus n'en reste pas moins un réel showman et ses prestations sont d'une telle énergie qu'elles peuvent parfois être dérangeantes. Allons-y donc progressivement, voici 'Hey Moon' en live : 




   
We Must Become the Pitiless Censors of Ourselves fait donc partie de cette catégorie d'albums difficiles d'accès, exigeants mais que l'on redécouvre à chaque écoute et qui restent inévitablement gravés dans nos mémoires et dans nos oreilles.   

Note Pitchfork : 8,4