mercredi 2 novembre 2011

Pourquoi faut-il détester les hipsters ?


Parce qu’ils sont sales.

Vous allez dire : jalouse, si les hipsters sont l’opprobre du moment c’est parce qu’ils sont avant-gardistes, in the know et que même si on met pas de chaussettes dans nos Vans, au fond on sait qu’on arrivera pas à être comme eux. Ils endossent le fardeau de l’incompréhension et du rejet pour nous ouvrir la voie.



Tous les mouvements sociaux de ce type – punk, yéyé, hip hop - ont débarqué chargés de revendications et d’espoirs. Leur leitmotiv : émancipation et liberté. Choisir d’être insolent c’est possible, mais encore faut-il le faire avec panache. Pour l’instant, le seul acte de transgression des hipsters, c’est d’arborer des coupes nazies en 2011. Ça, et assumer publiquement un sérieux manque d’hygiène, c’est pas rien hein.

Sans rire, on aimerait bien savoir. Que se cache-t-il derrière ce terme que l’on entend dans toutes les bouches?

Tout commence par un paradoxe. En dépit de leur apparente vacuité, les hipsters ont tout de même une conscience de classe. Là où le vrai bobo s’ignore, le hipster se revendique ou plutôt : se sait.
Mais ça veut dire quoi hipster à la fin ? Ce terme vient d’un mouvement né en réaction à la seconde guerre mondiale. Désabusés et cyniques, les hipsters de l’époque se sont affranchis des normes d’une société en laquelle ils ne croyaient plus. Ce mouvement, constitués d’hommes blancs et issus de la classe moyenne, s’est rassemblé autour des valeurs portées par le jazz noir des années 1920. L’hédonisme au centre de leur mode de vie, les hipsters recherchaient à se transcender dans la musique, la drogue et des pratiques sexuelles libérées. Yeah.

Hum, hum, mais quel est le rapport? Nos petits hipsters d’aujourd’hui refusent eux aussi de rentrer dans les standards mainstream que papa, maman et la société- de-consommation-c’est-dégueulasse ont prévu pour nous. Génération désenchantée ils cherchent à s’épanouir dans des courants culturels plus indies et, eux aussi, se tourner vers le rétro. C’est pas très original, mais ça se tient.

Le problème c’est que quand on pense hipster on pense direct coupe de cheveux dégueulasse, tatouage old school, vélo à pignon fixe et appareil photo lomo. Ce qui est dur ici, c’est que la hype a été formatée comme n’importe quelle autre tendance contraignante – de la cagole au BCBG. Le hipster a ses codes, ses its et ses must have. Tout ça ne laisse pas beaucoup de place à l’originalité, la spontanéité et à l’innovation. Pas génial pour un mouvement d’avant-garde.

Si les hipsters ne s’enrichissent et ne s’ouvrent pas, ils vont juste s’éteindre, passer de mode et laisser place à une autre tendance vaine comme la coupe mulet par exemple – je vous jure que ça va revenir bordel.



La caissière.



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