Si nous vous proposions aujourd'hui d'être original et d'arborer une tenue singulière tout en restant d'un classique et d'une absurde banalité, nous croiriez-vous ? Derrière cette introduction pleine de paradoxes se cache pourtant un triste constat : l'ensemble des lookbooks présentés à l'heure actuelle par les marques de Prêt-à-Porter masculin ne sont truffés que de chemises à carreaux, de chinos de couleur rouille et de bonnet de travers, faisant de la volonté de différenciation un simple vecteur d'uniformisation. Vous nous suivez ? Le jeune label new-yorkais Baron Wells semble l'avoir pour sa part bien compris à travers sa collection Automne-Hiver 2011 que nous vous présentons maintenant.
Aimables et bienveillants que nous sommes, nous vous épargnons la liste exhaustive des pièces constituant l'ensemble de la collection, en précisant seulement que Baron Wells mise sur un vestiaire intemporel, conventionnel et donc non conceptuel (le dernier étant juste pour la rime).
Ne nous leurrons pas cependant, la marque de la grosse pomme reste parfaitement ancrée dans son époque et respecte ainsi les règles élémentaires régissant actuellement la mode urbaine-chic masculine : le col des chemises sera club et boutonné jusqu'en haut ou ne sera pas. Quant à l'ourlet du pantalon, il doit permettre de rendre la cheville apparente, voir idéalement un bout de genou.
Permettons-nous juste de mettre l'accent sur les caractéristiques propres aux labels de qualité dont Baron Wells fait incontestablement partie, à savoir les finitions et les doublures. Fortement inspiré des créateurs britanniques tels que Paul Smith et consorts, Baron Wells offre à ses chemises un brin d'originalité et de folie en dépareillant les revers. Prise de risque maximale avec la réapparition des manchettes pourtant jusqu'à présent réservées aux traders ou aux accusés (les deux étant tout à fait compatibles).
Pièce la plus show-off du vestiaire, le tee-shirt est logoté dans le dos et à l'extérieur, afin de montrer aux autres ce que vous valez vraiment (en dollars USD).
De plus, d'après ce présent lookbook, il semblerait que les pièces signées Baron Wells confèrent certains pouvoirs insoupçonnés à son heureux détenteur. Observez les silhouettes qui suivent et croyez-nous sur parole :
Il est désormais possible d'associer un basique noir (en top) sur du bleu (en chino), le tout accompagné d'un saladier argenté (sur la tête uniquement) et de conserver un semblant d'élégance et de cohérence. Notez tout de même que la moustache et le set de bracelets contribuent fortement à harmoniser le tout.
A éviter aux heures de grande affluence.
La deuxième silhouette mettant en exergue ces étranges facultés à rester noble dans n'importe quelles circonstances est tout aussi frappante :
Toujours vêtu de ce fameux chino bleu pétrole,- mais cette fois-ci affublé d'un blouson court en laine à pattes de resserrage- vous allez avoir la possibilité de vous adonner aux joies du masochisme (ou de la torture, c'est au choix) en défiant les lois de la souffrance. Une lame de couteau de boucher et votre main droite suffisent. Précisons tout de même que l'ensemble de l'équipe de La Supérette décline toute responsabilité en cas d'imprévu ou d'accident. Même bien apprêté la prudence reste de mise.
Enfin, pour clôturer notre démonstration réellement pertinente, nous avons choisi la silhouette ci-dessous illustrant à merveille les infinies possibilités associées à cette collection Baron Wells:
Il semblerait probable que le tee-shirt présenté un peu plus haut vous permette de vous assoir à votre aise sur un tabouret de bar vintage marron glacé d'excellente facture. Jusque là rien d'incroyable certes, sauf que le fameux support se doit d'être à l'envers et que, par conséquent, vous n'avez d'autre choix que de vous assoir sur un des pieds. Contrairement au cas de figure précédent, nous nous portons garant de toute tentative de votre part, certains membres de La Supérette s'étant généreusement dévoués pour participer à l'expérience. Tout le monde en est sorti à priori indemne. Perturbé mais indemne.
Trêve de trivialités, vous pouvez vous rendre sur le site de la marque (ici) afin de consulter l'ensemble des silhouettes (dans l'ensemble du même acabit), laissant présager un avenir radieux pour ce tout jeune label.
La Supérette a déménagé pour mieux vous servir.
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