lundi 5 septembre 2011

L'album du Lundi #19 | Cass McCombs, Wit's end.



































Avouons-le, l'album de ce Lundi n'est pas véritablement une nouveauté, mais à la veille de la sortie de son sixième opus, Humor Risk sur Domino Records le 7 Novembre, La Supérette n'a pu résister à l'envie de vous faire (re)découvrir ce songwriter américain de génie ultra-prolifique et son cinquième album, Wit's End, sorti au printemps dernier. Deux ans après la sortie du magnifique Catacombs, Cass McCombs nous dévoilait alors ce qui reste incontestablement son projet le plus sombre et le plus épuré. 


Wit's End s'ouvre sur County line, sublime ballade d'une douceur et d'une mélancolie improbable, qui apparait comme étant certainement le plus beau titre de l'album (You never even tried to love me/What did I have to do to make you want me?/I feel so blind I can't make out the passing road signs/All that you would have me do is cross that county line).
A écouter idéalement au casque ou sur la route, comme pour se remémorer l'idée qu'à la solitude peut s'associer l'espoir retrouvé.   
Contrairement à Catacombs, où la présence renforcée de guitare acoustique ajoutait un aspect plus folk aux productions, les sept morceaux suivants de Wit's End sonnent comme une évidence : l'espoir du début va peu à peu disparaître pour laisser place à une démarche purement introspective, où Cass McCombs va se retrouver confronté à lui-même à travers des textes d'une beauté et d'une noirceur sans précédent. 
Le piano de Saturday Song et de Memory's Stain accentue même la gravité du propos ('Look now, how wide are the holes/Look now, the power it holds over you/Well, I'll be damned!/A calf is easy to brand). 
Alors que les premières notes de Hermit's Cave laissent espérer un peu plus de légèreté par la suite, la plume du homeless de Californie nous rappelle à l'ordre (I rarely ever went outside/Excepting the daily stride/I made me a weekly pot/And read Bible quite a lot/There, true loneliness I did learn). 
Le tout s'achève sur A Knock Upon A Door, laissant à l'auditeur cette étrange sensation d'avoir traversé la vie si complexe et tortueuse de l'auteur à travers huit morceaux pourtant tellement dépouillés et minimalistes qu'il n'aurait été censé en rester que les états d'âme d'un homme en proie à ses propres démons.  
  
Note Pitchfork : 8,4
Label : Domino Records
Nouvel album, Humor Risk le 7 Novembre 2011